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Par chemins...
27 janvier 2017

Merci à tous pour vos témoignages de sympathie

Je trouve un peu de temps ce matin pour reprendre la plume  et vous faire partager un moment très intense qui fut celui de la cérémonie religieuse au travers d'un texte, de deux chansons et d'un Requiem qui ont accompagné Michèle jusqu'à se dernière demeure.

D'abord regadez et écoutez ceci :

Cette magnifique et triste chanson et bien d'autres de ce Brassens espagnol qui savait chanter à merveille la poésie de son pays, a accompagné nos premières rencontres en 1975, elle la petite prof de SVT et moi le nouveau pion du Collège de Beaujeu. D'ailleurs c'est quelques mois auparavant que je débarquais (un certain 4 octobre 1974) dans le hall du Collège pour prendre mon poste. Une autre personne attendait d'être reçu par le principal. Et cette personne allait devenir ma belle-mère.... mais je n'en savais rien à l'époque bien sur ! J'ai su après coup qu'elle venait récupérer les clés du garage du principal où Michèle garait sa voiture. Elle venait récupérer la voiture de Michèle car elle venait de faire une grosse chute dans un magasin de Villefranche (déjà elle se gamellait régulièrement car sa musculature avait été durement atteinte par la polio). Bref, en revoyant sa fille, elle demande si elle connaissait un grand mec d'allure un peu intello... non mais c'est certainement le nouveau pion d'internat....

Je logais dans une annexe du collège que Michèle traversait pour rejoindre de l'autre côté de la rue au 69 de le rue du Général Leclerc : elle logeait chez la mère Pouly.... à l'époque nous étions jeunes et c'est chez elle que nous nous retrouvions une bandes de copains (dont l'épicier du coin, le père Depardon, l'horloger de Beaujeu  Jean Paul Théllière, le prof communiste à la tignasse rousse et à la voie de stentor Jean Pierre Rissoan, Bernard Saliba un prof soixantehuitard comme on savait encore les faire à l'époque, Jacky Nové l'homme à la pipe, l'autre pion du collège avec qui je partageait une chambre dans l'annexe du collège, et parfois Gégé le complice de Condrieu qui allait devenir le parrain de Rémi)  pour discuter, rigoler, manger ses griottes à l'eau de vie et bien sur écouter de la musique et le vinyl de Paco Ibanez tournait, tournait.... nous étions bruyants comme on peut l'être à cet âge là jusqu'à ce que la logeuse se manifeste tard le soir pour demander un peu de calme.... et je ne sais plus quel olibrius de la bande lance le fameux : Chut la mère POULY dort !  Hilarité générale bien sur et c'est devenu ensuite notre signe de ralliement pour aller chez Michèle.

42 ans plus tard ce dimanche 15 janvier nous sommes en train de préparer la cérémonie religieuse avec Rémi, Marilyn et mon frère Jean Paul. Il nous faut choisir 3 textes et 3 morceaux de musique : aussitôt et sans plus de réflexion je lance 3 noms : Paco Ibanez, Jean Ferrat et Gabriel Fauré. Si les deux derniers sont connus de mes interlocuteurs, Paco Ibanez c'est qui ? Je fonce dans mon Grenier à Musique où sont stockés tous mes 33 tours vinyl et en moins de 30 secondes je retrouve la pochette du disque, mais je n'ai plus de platine pour l'écouter. Rémi muni de son smartphone fait une recherche rapide et lance au hasard la chanson Palabras para Julia. Inutile de vous dire que je fonds en larmes. Une bouffée de souvenirs heureux me remonte de ce lointain passé en geyser. "Si c'est trop dur pour toi, on mets autre chose, me propose Rémi. Non on maintient et machinalement il cherche la traduction de la chanson, chose que je n'avais jamais faite et ne connaissant pas l'espagnol, j'ignorais totalement le contenu de cette chanson, mais la voix, la mélodie étaient porteuses de sens, sans bien le savoir. Aussi je vous livre maintenant la traduction de cette chanson :

Des mots pour Julia

Tu ne peux retourner dans le passé
Parce que la vie te pousse vers l'avant
Dans un hurlement interminable,
Interminable.Tu te sentiras parfois coincée
Tu te sentiras perdue, ou seule
Peut-être souhaiteras-tu ne jamais être née,
Ne jamais être née.Mais souviens-toi toujours
De ce qu'un jour j'écrivis
En pensant à toi, en pensant à toi,
Comme je pense à toi maintenant.La vie est belle, tu verras
En dépit des soucis
Tu auras des amis, tu trouveras l'amour
Tu auras des amis.Un homme seul, une femme
Considérés ainsi, un à un
Sont comme la poussière, ne sont rien
Ne sont rien.Alors souviens-toi toujours
De ce qu'un jour j'écrivis
En pensant à toi, en pensant à toi,
Comme je pense à toi maitenant.N'abandonne jamais, ne t'isole jamais
Sur le chemin ne dis jamais
Que tu n'en peux plus et que tu restes là
Que tu restes là.La vie est belle, tu verras
En dépit des soucis
Tu auras des amis, tu trouveras l'amour
Tu auras des amis.Alors souviens-toi toujours
De ce qu'un jour j'écrivis
En pensant à toi, en pensant à toi,
Comme je pense à toi maintenant.

Tu ne peux retourner dans le passé
Parce que la vie te pousse vers l'avant
Dans un hurlement interminable,
Interminable.Tu te sentiras parfois coincée
Tu te sentiras perdue, ou seule
Peut-être souhaiteras-tu ne jamais être née,
Ne jamais être née.Mais souviens-toi toujours
De ce qu'un jour j'écrivis
En pensant à toi, en pensant à toi,
Comme je pense à toi maintenant.La vie est belle, tu verras
En dépit des soucis
Tu auras des amis, tu trouveras l'amour
Tu auras des amis.Un homme seul, une femme
Considérés ainsi, un à un
Sont comme la poussière, ne sont rien
Ne sont rien.Alors souviens-toi toujours
De ce qu'un jour j'écrivis
En pensant à toi, en pensant à toi,
Comme je pense à toi maitenant.N'abandonne jamais, ne t'isole jamais
Sur le chemin ne dis jamais
Que tu n'en peux plus et que tu restes là
Que tu restes là.La vie est belle, tu verras
En dépit des soucis
Tu auras des amis, tu trouveras l'amour
Tu auras des amis.Alors souviens-toi toujours
De ce qu'un jour j'écrivis
En pensant à toi, en pensant à toi,
Comme je pense à toi maintenant.

Comment 42 ans plus tard ne pas ressentir de très fortes émotions en lisant ce texte, qui va comme un gant à Mimi et en écoutant cette musique triste et forte à la fois.

La deuxième chanson est plus connue c'est une chanson tirée d'un disque intitulé Jean Ferrat chante Aragon, disque vinyl qui a aussi tourné jusqu'à l'usure sur ma platine et je ne peux que choisir "QUE SERAIS JE SANS TOI ?"

Pour la dernière partie de la cérémonie pendant laquelle tous les membres de l'assistance viennent se recueillir un instant devant le cercueil de Michèle, le REQUIEM de Gabriel Fauré s'impose naturellement tellement il est doux et beau.

 

Puis il a fallu choisir les textes dans un recueil fourni par le père Olivier le curé de la paroisse de Montmerle. Ce que nous avons fait mais il restait à écrire un texte pour rendre hommage à Michèle. Je propose simplement de reprendre des témoignages que nous avons reçus sur ce blog et sur facebook. Rémi est un peu réticent car il a peur de fâcherceux qui ne seront pas cités... mais ce seront des témoignages anonymes tout simplement. Et voici le texte qui en est ressorti. Au départ il devait être lu alternativement par mon frère Jean Paul et Anne notre amie de Villemeuve. Pour Jean Paul l'émotion a été trop forte et n'a pu prononcer un seul mot (il m'a beaucoup étonné et je l'en remercie car il nous a fait partager une émotion intense que nous avons tous ressentie, à ce moment là,  juste après la chanson de Paco Ibanez.) Anne a assuré et lu ce texte. Merci Anne

Hommage à Michèle

Nous sommes ici tous rassemblés dans cette église de Montmerle en raison de l’absence de chauffage dans celle de Montceaux.  Mais, c’est à Montceaux, le village de son enfance où elle fut durement  frappée à l’âge de 9 ans par cette terrible maladie, que Michèle retrouvera ce soir ses parents et ses grands-parents. Aussi nous ne retracerons pas toute sa vie riche d’événements, qui l’ont vu successivement embrasser le métier d’enseignante, se marier, adopter Rémi et devenir une grand-mère tendre et aimée. Au terme de sa carrière, elle a reçu les Palmes Académiques, reconnaissance dont elle était fière… mais je crois qu’elle serait encore plus fière des centaines de témoignages reçus depuis sa disparition. Aussi nous en avons choisis de vous en lire quelques uns aujourd’hui :

Michèle, c’était une personne merveilleuse, un professeur comme on en fait plus : adorable, très respectueuse et tendre avec ses élèves. Sur le plan humain, elle avait un franc parlé qui recadrait toujours la situation. Cette grande dame mais aussi une petite femme au grand cœur, plein de joie, continuera à vivre en chacun de nous de différentes manières et sera toujours dans nos cœurs.

Michèle a démontré tout au long de sa vie une réelle joie de vivre malgré toutes ses souffrances elle était toujours pleine d’entrain de vivacité et d’humour. Elle a beaucoup donné pour les autres et à travers son blog on devinait une si belle personne, remplie de générosité de gentillesse et d'amour.

Tu es libre maintenant, libre de ce corps qui t'en a fait voir de toutes les couleurs. Ou bien, au contraire, avait-il fini par ne plus voir la vie qu'en noir et blanc tout au long de ces éternels derniers mois où ta vie ne tenait qu'à un fil.... et à des machines.
Tu peux à présent aller où tu veux quand tu veux. Tu peux rire de tout aux côtés de Cybèle qui a dû t'accueillir en sautant de joie et en t'offrant ses plus belles fêtes.
Tu peux voir des coquelicots, ceux que tu appréciais tant je crois, n'importe où n'importe quand. […] Maintenant, tu profites de toute la liberté dont tu es restée privée. Tu peux reposer en paix. Ou bien courir partout à la fois dans cet univers qui nous est étranger et dont tu veux déjà tout connaître...

Faut-il que Dieu l'aima beaucoup pour avoir tant insisté à la faire venir en son Paradis. Michèle laissera un grand vide parmi nous. Les mots n’ont plus de sens maintenant pour décrire notre peine. Finalement, un seul mot suffira : AMOUR.

"La mort n'est rien,
Je suis seulement passée dans la pièce à côté.
Je suis moi, vous êtes-vous.
Ce que j'étais pour vous, je le suis toujours.
Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donné,
Parlez de moi comme vous l'avez toujours fait.
N'employez pas un ton différent,
Ne prenez pas un air solennel ou triste.
Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Riez, souriez,
Pensez à moi,
Que mon nom soit prononcé à la maison
Comme il l'a toujours été,
Sans emphase d'aucune sorte,
Sans une trace d'ombre.
La vie signifie tout ce qu'elle a toujours été.
Le fil n'est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de vos pensées,
Simplement parce que je suis hors de votre vue ?
Je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin."

Nous conserverons de Mimi, un souvenir inoubliable;
son amitié était l'un des plus beaux cadeaux de la vie.
Elle restera gravée dans nos cœurs.

Michèle est partie compter les étoiles, comme disent les tahitiens, et elle reviendra lorsqu’elle les aura toutes comptées. Elle est un modèle de joie de vivre, la vraie avec ses joies et ses coups de gueule !

Lundi soir, le 16 janvier tout semble calé pour la cérémonie. Je me couche et machinalement je prends la tablette et je regarde mes mails, quelque peu délaissés ces derniers jours. Et je découvre celui-ci de mon ami Jean Jacques :

Raymond,

J'ai découvert dans un ouvrage de pensées indiennes (Amérique du Nord) un très beau texte, que Michèle aurait sans doute apprécié.
On peut imaginer que par les "forces de l'esprit" elle vous le transmet, à toi, à Rémi et à Maryline.
Nous pensons à vous tous les jours.
Nous serons auprès de vous, mardi à Montmerle.


Quand je ne serai plus là, lâchez-moi !
Laissez-moi partir
Car j'ai tellement de choses à faire et à voir !
Ne pleurez pas en pensant à moi !
Soyez reconnaissants pour les belles années
Pendant lesquelles je vous ai donné mon amour !
Vous ne pouvez que deviner
Le bonheur que vous m'avez apporté !
Je vous remercie pour l'amour que chacun m'a démontré !
Maintenant, il est temps pour moi de voyager seule.
Pendant un court moment vous pouvez avoir de la peine.
La confiance vous apportera réconfort et consolation.
Nous ne serons séparés que pour quelques temps !
Laissez les souvenirs apaiser votre douleur !
Je ne suis pas loin et et la vie continue !
Si vous en avez besoin, appelez-moi et je viendrai !
Même si vous ne pouvez me voir ou me toucher, je sera là,
Et si vous écoutez votre coeur, vous sentirez clairement
La douceur de l'amour que j'apporterai !
Quand il sera temps pour vous de partir,
Je serai là pour vous accueillir,
Absent de mon corps, présent avec Dieu !
N'allez pas sur ma tombe pour pleurer !
Je ne suis pas là, je ne dors pas !
Je suis les mille vents qui soufflent,
Je suis le scintillement des cristaux de neige,
Je suis la lumière qui traverse les champs de blé,
Je suis la douce pluie d'automne,
Je suis l'éveil des oiseaux dans le calme du matin,
Je suis l'étoile qui brille dans la nuit !
N'allez pas sur ma tombe pour pleurer
Je ne suis pas là, je ne suis pas morte.


(Prière indienne Amérique du Nord)

C'est trop beau, c'est trop Michèle... aussitôt je réponds :"Peux tu le lire demain à l'église ? Je l'imprime et je te le passe demain"

A Montmerle le lendemain matin, Jean Jacques n'avait pas lu ma réponse mais est d'accord pour le lire après l'hommage à Michèle. Beaucoup d'émotion à la lecture de cette prière !

Beaucoup d'émotion en voyant tous ces amis, parents, d'autres perdus de vue mais qui sont là avec quelques cheveux gris en plus, mais aussi des inconnus pour moi, des anciens élèves de Michèle, des amis de blog que je découvre notamment Pastelle ...Tous ont bravé le climat sibérien de la journée pour rendre un dernier hommage à Michèle.

Climat sibérien le soir pour mettre en terre l'urne contenant les cendres de Michèle : des bourrasques d'un vent glacial nous conduisent à écourter ce moment de recueillement. Les pots de chrysanthèmes fanées de la Toussaint sont soudés à la pierre tombale. Impossible de les décoller. Le gel est si fort qu'ils casseraient. Et c'est un peu la désolation en cette triste fin d'après-midi du 17 janvier. Sur proposition des Pompes funèbres nous ne laissons qu'une demi-douzaine de bouquets de fleurs et nous rembarquons toutes les coupes et autres présentations pour les mettre à l'abri et les ramener dès qu'il fera meilleur. Cette inhumation des cendres de Michèle me laisse un goût amer : nous t'avons un peu trop vite abandonné ma chère Mimi, mais c'est promis je reviendrai te remettre des fleurs dès que la morsure du froid aura laissé place à un peu de douceur. Quatre jours plus tard, à la faveur d'un maigre rayon de soleil, j'ai pu enfin enlever ces pots de fleurs fanées, enlever toutes les fleurs gelées et remettre des fleurs conservées dans le garages mais qui commençaient à souffir. Elle seront à leur tour pétrifiées par le gel. Une dizaine de coupes et de fleurs et plantes en pots attendent des jours meilleurs dans le garage pour te rejoindre sur la tombe. 


 

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Commentaires
B
Que Raymond repose en paix et condoléances à Rémy, Marilyne et leur fils.
P
Julie vient de me prévenir du décès de Raymond. Tellement triste. Mais j'espère qu'il l'a retrouvée là haut... <br /> <br /> Rémi je te présente mes plus sincères condoléances. <br /> <br /> Si tu repasses par ici pourrais tu me contacter via mon blog ? <br /> <br /> Merci. <br /> <br /> <br /> <br /> http://www.lumieresdelombre.com/
J
Je viens d'apprendre que le cher mari de notre amie Michèle, Raymond, vient de la rejoindre. C'est trop triste..
P
Hello Raymond et Rémi. <br /> <br /> J'ai voulu aller sur le blog pour effacer les messages de spams et je vois que je n'ai plus l'accès. Vous avez changé le mot de passe ?
A
Je n'étais pas venue par ici depuis le 14 janvier dernier. Je découvre ce très bel hommage qui a été rendu à Michelle.<br /> <br /> Hier, je ne sais pourquoi, je pensais à Michelle, dont je ne connaissais que les mots.<br /> <br /> Une poésie s'est aussitôt dessinée que je viens déposer en son honneur, comme un dernier au revoir.<br /> <br /> <br /> <br /> Sinueuse est la route nous ramenant vers nous.<br /> <br /> Au-delà,<br /> <br /> un pays aussi vaste qu'une trace de Toi,<br /> <br /> un monde à incarner,<br /> <br /> une poésie à dire,<br /> <br /> un silence à chanter.<br /> <br /> <br /> <br /> L'absent est une fragrance,<br /> <br /> promesse du parfum à venir d'une rose en bouton<br /> <br /> qui n'en finirait pas de ne pas s'ouvrir.<br /> <br /> Présence sur la route sinueuse de nos pensées<br /> <br /> nous ramenant vers Toi.<br /> <br /> Après chaque virage, Ton visage.<br /> <br /> Les lacets défont les pensées<br /> <br /> et les voilà qui s'envolent.<br /> <br /> <br /> <br /> Bien à vous tous, qui l'avez aimée
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